Manifeste.personnel

Implicitement moi-même. Doutes, sourires, expertises et expériences...

Vendredi 12 février 2010 à 17:52

Donne moi encore un round.

Bats-toi !

IL N'Y A PAS D'ECHAPPATOIRE.

Jeudi 14 janvier 2010 à 23:47

Elle le vit dès qu'elle sortit. Il l'attendait, simplement, discutant avec Marline, et d'autres qu'elle ne connaissait pas. Car pour lui tout était simple. Comme tout devrait être. Aurait dû. Trop tard.
Foutue insomnie. Elle n'aurait pas dû lire de la philosophie la veille. Au milieu de la nuit l'idée s'était imposée à elle, doucement, comme une vérité susurrée par la lune, indéniable malgré toute la menace qu'elle portait en elle.
Elle avança vers lui, souriant nerveusement. Son esprit n'était occupé que par le discours qu'elle allait devoir lui tenir, si elle en était capable.
Non, elle le devait. Elle se l'était juré. Osciller entre ses convictions et ses peurs, essayer de se tromper soi-même, affirmer ce dont on doute n'était pas la bonne solution. Ne le serait jamais. Alors maintenant il fallait assumer, malgré la difficulté que cela impliquait.
Elle salua distraitement ceux qui partaient, sans leur accorder de réelle attention. Elle fit quelques pas avec lui, tentant de répondre à ses questions anodines de manière naturelle, et y échouant lamentablement, obnubilée par la vérité qui pulsait dans sa poitrine. 
Elle l'amena vers les bancs, et s'y assit, cherchant à obtenir autant de fermeté dans son langage que dans ses gestes.
Inspira. Expira.
"Il faut que je te parle, sérieusement."
L'adverbe qui gâchait tout. Il n'allait jamais la croire. Et d'ailleurs ne la croyait pas, ça se voyait à son regard amusé quand il faisait celui qui avait peur de recevoir une mauvaise nouvelle, accentuant un côté gauche et mal à l'aise.
Si seulement il s'en doutait.
Elle hésita à insister pour qu'il la prenne au sérieux, qu'il comprenne que ce n'était pas un énième jeu mais la réalité, mais après tout, pourquoi faire ? Les feintes avaient été trop nombreuses, et il comprendrait bien assez vite que la vérité était bel et bien dérangeante.
Elle se lança, dans un monologue qui, si elle l'avait ressassé pendant les heures précédentes sans s'arrêter, n'en était pas pour le moins incontrôlé, hâché et pourtant d'un débit rapide car honteux.
"Voilà. Je tiens à toi, tu le sais, tu me connais, ce n'est pas parce que mes mots sont avortés et mes gestes crispés que je ne t'apprécie pas. Seulement je me suis toujours refusée à t'aimer. Je m'en suis empêchée, me disant que l'amitié était bien plus belle que l'amour, plus vraie, plus durable, plus altruiste. Du coup, je me suis forcée à balayer mes doutes, toutes les petites choses qui me chuchotaient que mes sentiments étaient ambigus. Je croyais pouvoir les sacrifier à notre bonheur. Et d'ailleurs je vais le faire ! De toute manière, que pourrais-je en obtenir de plus. Nous vivons quelque chose de fort, de magique, il ne manque rien et le surplus ne peut-être négatif. Mais j'ai besoin que tu saches. C'est idiot, n'est-ce pas ? Je suis en train de tout cacher, mais je n'ai pas le choix. Tu dois savoir."
Elle le regarda, et si son visage ne paraissait qu'à peine ému, ses yeux lui lançaient un regard de détresse, le priant de l'écouter jusqu'au bout. Comprit-il alors que ce n'était pas un jeu ?
"Je n'attends rien de toi. Je te jure. Aucune complaisance, aucun geste. Au contraire. Cantonne moi dans mon rôle. Mais tu es ma Syngué Sabour, ma pierre de patience ! Enfin j'espère que tu acceptes encore ce titre... Et j'ai épuisé ma patience. Redonne en moi, redirige moi pour que tout s'efface ! Ce n'est sûrement qu'une période, ça va passer, je ne sais même pas pourquoi je t'en parles. Mais bon, je te parle de tout ce qui m'arrive d'important, alors... Je ne sais plus où j'en suis..."
Elle sut alors qu'elle le perdait, et qu'elle se perdait en même temps. Elle n'attendit pas de réponse, se leva et commença à partir, assimilant pertinemment l'idée qu'elle venait de commettre une des plus belles stupidités de sa vie. Pour avoir vécu, à des degrés moindres, des situations similaires, elle savait qu'il était impossible de voir de la même manière un ami une fois qu'il vous avait déclaré vous aimer d'amour. A fortiori son meilleur ami.
Les larmes envahissaient ses yeux alors qu'elle se dirigeait vers le métro. La vie n'est pas un film, elle ne se retourna pas.
Et ne le vis donc pas la suivre en courant. Elle sursauta quand il posa sa main sur son épaule, l'arrêtant dans sa fuite. Elle se retourna, pleine d'espoir, ne suppliant que son absolution et son oubli. Mais elle obtenu bien plus.
Ce dont elle ne put percevoir la réalité que quelques temps après, alors que l'occitane récitait le nom des stations et que ses lèvres laissèrent échapper l'air qu'il y avait insufflé. 
Elle respirait de nouveau.

Jeudi 7 janvier 2010 à 23:59

 "Si ce nous vivons est un jeu, alors il faut des règles."
Je l'aimais, Anna Gavalda

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Après tout, puisque l'homme est malléable, je le veux à l'image du livre.

Mettez du roman dans votre vie.

 

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Joueurs : 2. 3 grand maximum, déconseillé -> Si vous avez deux amis, choisissez de préférence celui qui ne se croira dans Jeux d'Enfants (la fin de ce film gâche Guillaume Canet) et qui ne fera pas annuler la partie pour cause d'ambiguité.

Durée : La fin d'une partie est marquée par le début de la maturité de l'un des joueurs. Il est cependant possible que celui-ci fasse exception de son infirmité pour le jeu, lui permettant ainsi de continuer. Il est également possible de mettre fin délibérément à une partie (dans ce cas là, le joueur ayant déclaré la fin du jeu perd, et ne peut revenir sur sa décision ensuite).

Age : De celui où l'on peut lire les règles à celui où l'on ne peut plus les comprendre (exclu).

Déroulement :
La partie se subdivise en manches, aussi nombreuses que possible (voir Durée)
Une manche comporte elle-même deux phases, dont l'ordre est inébranlable.

 

Phase 1 : Le bluff

Les 2 joueurs doivent se parler durant cette phase, mais c'est ici la seule contrainte. Libre à eux de faire ce qu'ils veulent et la durée du bluff est décidée à leur bon-plaisir. Il est préférable que les deux joueurs se voient, cependant, nous n'ignorons pas que certains désirent pouvoir s'amuser à distance, et le téléphone, si la durée de communication est assez longue, pallie aisément à la rencontre.

Phase 2 : Le bilan

Après le bluff, si possible dans la semaine qui suit, pour ne pas mettre à mal la patience de leur partenaire respectif, les joueurs dressent une liste des conclusions personnelles qu'ils ont tiré à partir des propos de l'autre, divisée en 2 grandes catégories : vérités et mensonges. Pour chacune des catégories doit figurer le nombre de propositions et ensuite leur détail. Cette liste est ensuite envoyée à l'autre joueur.
La réponse de ce dernier rétablira l'équilibre. En effets, il comptabilisera les erreurs faites par son adversaire, et en tirera autant de points (1 point par erreur).
De même l'autre joueur obtient des points grâces à la justesses de ses hypothèses (1 point pour 2 hypothèses vérifiées).
Et vice et versa.
Ainsi, chaque camp se retrouve avec un nombre de points qui ira croissant avec le temps.

 

Quelques précisions :

     - Si un des joueurs a fait part d'une vérité à un autre pendant le bluff, et que celui-ci ne l'a pas compté, ni dans la        catégorie vérité, ni dans la catégorie mensonges, alors on ne peut obtenir un point, même si cette vérité est              estimé très importante. Visiblement, l'autre joueur ne l'a pas retenu. Les points sont obtenues uniquement à              partir des propositions données par l'adversaire.

    - Le joueur, en renvoyant le message, se contente de signaler combien de points il gagne. Il n'est en rien obligé         de dire combien de vérités sont en réalité fausses et combien de mensonges sont véridiques, et encore moins         de détailler lesquelles et pourquoi. Cependant cela peut faire l'objet d'une variante type Master Mind, où le               joueur a cinq (ou plus, à vous de voir) chances pour deviner lesquelles sont fausses. Si il y arrive, il gagne un           bonus.

     - Les points peuvent n'être qu'abstraits, mais un système de valeur peut également être instauré entre les                    joueurs, tant de points valant un dû décidé auparavant-> variante Money.

      - Il n'est nullement obligatoire pour les joueurs de commencer une manche à chaque fois qu'ils se voient. Au              contraire, le climat deviendrait bien trop lourd de soupçon, et toute franchise serait interdite. De plus, une partie        peut se mettre en pause pendant une durée choisie sans que cela n'atteigne la qualité du jeu.

 

Exemple de partie

Afin de vous faciliter la compréhension, je mets à votre disposition une manche sortie de mon imagination :

Phase 1 –

E & C se retrouvent, après une longue semaine d'abstinence. La vie est dure. Ils se chamaillent, se moquent l'un de l'autre, profitent de leur intimité pour enlever leurs masques et déballer leurs doutent, puis les ré-enfilent pour se rentre à une soirée où, collés l'un à l'autre comme des siamois, ils mentent à qui mieux mieux, faisant tourner en bourriques leur public conquis. Ils sortent et admirent la lune, discutent, marchent pendant une heure, revenant ensuite pour constater que tout le monde s'agglutine devant l'écran où est diffusé La cité de la peur. Voulant concorder avec leurs personnages ultra-sociables, ils se joignent à eux. Pour partir ensuite chacun de son côté.

Phase 2 –

De C A E

 

Vérités :
- Tu n'avais jamais bu de champagne
- Tu as arrêté le saxo
- Tu as volé de l'argent à ta soeur
- Tu as eu un chat appelé Rex

 

Mensonges :
- Tu es déjà allé en cours en pyjama
- Tu vomis la choucroute
- Petit, tu disais la spirateur au lieu de l'aspirateur.
- Tu es dyslexique
- Ton frère a une maladie grave

 

De E à C

 

3 erreurs sur 9 propositions.
+3 pour moi
+3 pour toi (9-3=6; 6/2=3)

 

Vérités :
- Tu es allergique aux crevettes
- Tu n'aimes pas la manzana
- Tu as une dermatite atopique
- Tu veux partir en Amazonie
- Tu ne sais pas ce que tu veux faire plus tard
- Tu as écris une nouvelle

Mensonges :
- Tu es tombée amoureuse de V
- Tu es interdite de boire du Coca
- Tu n'aimes plus jouer
- Tu aimes
La Boum

 

De C à E

 

5 erreurs sur 10 propositions
+5 pour moi
+3 pour toi (10-5=5; 5/2=2,5 arrondi à l'entier supérieur)

 

BILAN de la manche : C → 8 points
                                        E → 6 points

TOTAL (en imaginant que ce n'est pas la première manche)
C → 15 points
E → 16 points
 

http://manifeste.personnel.cowblog.fr/images/Lifeisagamebynihilistka.jpg BON JEU !

Dimanche 27 septembre 2009 à 13:09

C'est étrange comme, parfois, sans qu'on l'ai pressenti, et sinon Dieu sait qu'on essaierait (vainement?) de l'éviter, on se retrouve à se poser des questions qu'on pourrait à tort ou à raison qualifier d'existentielles, mais qui, évidemment, ne possède pas de réponses, du moins pas universelles.
 
Qu'est-ce qui différencie l'amour de l'amitié ?

Je ne sais pas si vous voyez le monde qu'il faudrait pour y répondre.

Faudrait déjà commencer par définir ces deux termes, et là, déjà, on risque de s'entre-tuer. J'aurais tendance à dire que l'amour est un mélange de complicité et de séduction, de demi-vérités et de désir, de volonté de voir l'autre heureux mais aussi d'égoïsme, quand l'amitié est la vérité entière, le seul besoin de donner à l'autre le bonheur, fut-ce avec une totale abnégation de notre propre état. Mais je suis quasiment sûre que peu partagent ma vision des choses. Certains subliment bien plus l'amour, et certaines lectures semblent leur donner raison, mais elles datent d'une autre époque. Alors ces concepts seraient-ils en évolution ? Qu'est-ce qui les fais changer ?  

D'un autre côté, chaque relation est unique, alors est-ce vraiment utile de se poser cette question ?

Pour moi la principale différence serait le désir, ce qui exclut qu'on puisse tomber amoureuse d'un ami, étant donné que le désir s'éprouve dès la première rencontre. Et là encore, je m'attends à une levée de boucliers.

N'y aurait il pas en fait que de l'amour, portant différent noms ? On parle déjà d'amour fraternel, parental, filial, passionel ? Serait-il une erreur de parler d'amour-amitié ?

A leur paroxysme, l'amour et l'amitié ne sont-ils pas infinniment proches ? Peut-on tout donner pour son ami, ou alors ce sacrifice devient de l'amour ?

Il est curieux de voir que souvent, cette ambiguitë n'apparait qu'avec des individus de sexe différent. Mais je pense que tous se la pose, quel que soit le cas.

Peut-on vraiment aimer quelqu'un quand on pense toujours à le séduire, quand on s'intéresse aussi à ce que nous apporte aussi cette relation. Je ne parle même pas du matériel.

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Je ne saurai peut-être jamais si j'ai vécu une amitié parfaite ou un amour platonique...

Mercredi 24 juin 2009 à 15:32

... et c'est moi que je perds.

"Fuis, on te suit. Suis, on te fuit." Qui n'a jamais entendu pareil conseil ? Toutes le répètent comme un mantra infaillible, que se soit dans des magazines telles que le Elle de ma grand-mère ou juste des copines de 16 ans, et ça semble être la règle clé de la séduction. Je ne dis pas que ça marche pas, même s'il ne faut pas parier sur cette technique à tous les coups, certains, jamais ceux de qui on l'aurait attendu, se montrant indifférents à ce jeu de je-me-donne-et-me-refuse.

Mais, franchement, et toutes mes excuses si vous trouvez que je véhicule un point de vue éculé et romantique (adjectif en passe de devenir dépréciatif, croyez moi), est-ce que c'est ça, aimer ? Est-ce que je me berce d'illusions en croyant que je pourrais trouver quelqu'un avec qui je suis bien, sans avoir en permanence l'attention braquée sur ses paroles, ses gestes, et les signes qu'ils trahissent, afin de les tourner à mon avantage pour me rendre irrésistible ? Aimons-nous l'autre, ou l'apparence qu'il nous donne de lui ?

Je ne dis pas que la séduction n'a rien d'attrayant, que ce n'est pas agréable de se sentir regardée, de voir que les autres cherchent à nous plaire. Mais seulement les gens (dont moi) semblent vouloir avoir aujourd'hui le beurre et l'argent du beurre. Jouer, mais aussi décrocher le plus beau des lots ? Est-ce qu'une histoire se basant déjà sur cette manipulation constante de l'autre peut réellement s'avérer amoureuse ? Il y a bien un moment où les masques sont ôtés, et même si le visage dessous n'est pas déplaisant, ne risquons-nous pas de nous montrer déçues de toute manière, sans savoir savourer ce qu'on possède, car on nous avait promis bien plus ? 

J'ai le regret de vous annoncer que je crois qu'il faille choisir...




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"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : "J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui."
Musset,
On ne badine pas avec l'amour
 
 

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