Manifeste.personnel

Implicitement moi-même. Doutes, sourires, expertises et expériences...

Samedi 9 janvier 2010 à 15:06

Je suis encore étourdie par ce jeu d'amour-haine que je partage avec Morphée, que j'implore doucement, soumise, qui me fait l'honneur de me prendre entre ses bras chaud et rassurants, dans lesquels je savoure un bonheur doux. Et rare. Car avant que je prenne conscience de ma chance, il me rejette, violemment et sans raison, ne m'offrant que le sort peu enviable d'être la proie du désarroi et de la fatigue, et il attend, souverain, que mes prières se fassent de nouveau ferventes et que je m'humilies, pour à nouveau m'enlacer. Mais il ne me reste que quelques minutes. Tant pis, je les savourerai comme il se doit.
Lentement, j'émerge, en manque de rêves et d'insouciance, cherchant à garder encore en moi la saveur de mes étreintes à peine terminées. Mais ma vie m'attend, et je ne peux pas me permettre d'être en retard, elle est bien trop exigeante et serai jalouse de savoir que je lui préfère son alter-ego nocturne.
Je regarde autour de moi, cherchant à retrouver un caractère familier invisible dans le noir de cette pièce close. Je sais le miroir en face, mais j'ai perdu mon reflet au milieu de l'obscurité.
Je balbutie un mouvement vers ma fenêtre, saisi la poignée et m'ouvre sur l'extérieur. Immédiatement mes cheveux oscillent, emportés par le vent froid qui s'est engouffré dans mon refuge. Je tremble, mon débardeur n'étant qu'une bien mince protection contre la glace qui semble mordre mes avant-bras. Je suis transie alors que je ne quitte qu'à peine la tiédeur de ma couette.
C'est la vie qui me prend et me pousse à ressentir sa présence, puissance. Tous mes nerfs sont sollicités, elle m'a figé. La douleur n'est qu'une information. Je sens, donc je suis. Je secoue la tête comme pour nier l'impérieux besoin de me terrer dans mon berceau, et commence à pousser mes volets, qui résistent, comme pour mieux préserver le spectacle qui m'attend.


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Blanc.

Et que puis-je donc faire alors ? Toute envie, tout désir, toute revendication est comme disparue, recouverte par une mince pellicule blanche, qui m'empêche de la voir, de la comprendre ou de l'exprimer. L'être humain ne serait rien sans la nature, il est donc logique que celle ci conserve des pouvoirs sur lui.Dont celui de l'émerveiller.
Je suis des yeux un flocon, son ballet silencieux, gracieux, tour à tour tourmenté et nonchalant, synonyme d'éphémère éternité. Nul ne sait chuter comme la neige. Alors le monde ne serait que poésie. Lentement celle ci se pose sur le rosier qui nous émerveille au printemps, l'oranger qui nous régale à l'été, la balançoire qui accueille nos remords à l'automne. Elle s'étend, suzeraine de toute beauté. Et nous impose son silence, par nature, avec l'autorité de ceux qui ont raison.

 

 

 

Par mal-de-printemps le Samedi 9 janvier 2010 à 15:31
c'est très intéressant ce que tu écris!
J'essaierais de passer une autre fois pour prendre le temps
de lire tes autres articles! =)
J'aime aussi beaucoup la photo.
Par Why.not le Mardi 12 janvier 2010 à 10:39
Hey, merci pour ton passage, enfin et ta lecture. Je vais bientôt faire le nécessaire pour éviter à quiconque de s'éclater les yeux à cause de l'habillage. Sinon, c'est toujours la même chose mais... J'aime vraiment ta façon de mettre les mots tout juste comme il faut. J'espère pouvoir lire prochainement davantage de tes articles!
 

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