Manifeste.personnel

Implicitement moi-même. Doutes, sourires, expertises et expériences...

Samedi 27 novembre 2010 à 10:29

Putain, j'ai des acouphènes de malade.
Ou alors c'est juste qu'on est toujours en train de tailler sur moi, et du coup mes oreilles sifflent à m'en percer les tympans.

Tu veux pas, on joue à un jeu ?

Oh, ne t'inquiètes pas, les règles sont simples, tu sembles les avoir toujours appliquées.
On n'a qu'à habiller les gens autour de nous pour l'hiver, leur tailler un costard, les descendre plus bas que terre, cracher sur eux. En parler mal, quoi.

Fais pas cette tête-là, je vois bien que tes yeux brillent, tu n'attends que le fait que je commence.
Parce que c'est ça, hein ?
Trop lâche pour dire clairement les choses, tu attends un signal qui t'annonce que la voie est libre. Que tu peux cracher ton venin.

Ca y est, tu te sens accompli?

Et j'en rajoute une couche, ce qui t'encourage à enchérir encore et de fil en aiguille ce qui n'était qu'une moquerie s'est alourdi jusqu'à devenir un véritable procès en règle.
Parce qu'à alourdir ainsi les gens, à n'en faire que des objets que j'examine sous toutes les coutures pour n'en voir que les défauts, je m'assure de toi. C'est simple. Plus je vomis les autres avec toi, plus je m'assure que tu ne diras pas de mal de moi. Pourquoi donc ? Ben parce que c'est trop risqué, voyons... Si jamais j'en entendais malencontreusement parler, qui sait si je ne me vexerai pas et déciderait alors de balancer toutes les ignominies que tu as pu dire ?

Bon, bien sûr, le risque vaut pour moi aussi. Mais après tout, si je m'y prends bien, je pourrais toujours faire entendre que tu es un parfait hypocrite, et alors je m'assure contre toi encore une fois.

Là où tu es ennuyé, c'est quand une âme naïve croise ton chemin, car si elle t'entend elle sera assez bête pour te croire. Car tu ne penses pas tout ce que tu dis. Seulement descendre les autres est un procédé social qui permet de manière assez facile de s'élever dans un groupe, alors pourquoi s'en priver ? Mais si quelqu'un le croit, et ne respecte pas les règles, étant par conséquent potentiellement capable de franchise, que faire ? A part faire semblant, lui donner de fausses raisons, lui expliquer ce qui n'a pas lieu d'être, ou le discréditer ?

On n'est jamais à l'abri de l'honnêteté en fait.

C'est fatiguant.

Samedi 25 septembre 2010 à 21:51

Est-ce bien toi ?
Est-ce que tu es vraiment cet être dont j'espère l'existence malgré aucune preuve et que je cherche depuis petite ? Es-tu vraiment celui à qui j'ai adressé en vain des « où es-tu ? » déchirants dans l'espoir que la lune me donnerait une réponse ? Celui qui peuplait mes prières quand j'étais croyante, qui me rendait impatiente de dormir enfin car dans mes rêves tu m'accompagnais, celui que je traquais partout, sans pourtant connaître ni le visage, ni le nom, ni même le genre ? Celui que je croyais parfois déceler dans un discours, une attitude, avant de me rendre compte de l'incompatibilité du reste avec le modèle que tu étais ?

Et en même temps, si tu ne l'es pas, alors comment expliquer la sensation de bonheur inexplicable qui m'a saisi pour ensuite ne me lâcher qu'avec ton départ, comment expliquer que je n'ai jamais cherché à te mentir ? Comment expliquer ma gêne, moi qui suis toujours en train de créer mon propre show, et qui me trouvait cependant intimidée, comme confrontée à quelque chose que l'on a trop espéré pour ne pas le craindre un peu ? Comment expliquer, surtout, que je t'ai laissé mes mains, sans les retirer ni même frémir ? Que je n'ai pas senti ce frisson qui parcourt ma colonne à chaque fois qu'il y a contact, me raidissant indéniablement et empêchant toute effusion ou tout mouvement d'affection, plus proches de la brûlure qu'autre chose ? Que je n'ai pas serré les dents alors que tu parcourais du doigt les lignes d'une vie qui tu penses sera la mienne ?

Et pourtant nous sommes si différents. Toi sans aucun diplôme à 20 ans, moi la petite précoce en prépa. Toi l'apatride qui a parcouru la moitié du monde, moi la franco-française qui n'a jamais voyagé que dans un cadre ultra-sécurisé. Moi celle qui croit plus par espoir que par conviction, en face de toi dont le bouddhisme a codé tout les comportements. Ta passion intarissable pour l'ésotérisme face à mon esprit on ne peut plus cartésien.

Ou alors ça n'a aucun rapport.
Puisque malgré ces différences, j'ai l'impression que tes paroles trouvent un écho en moi, parfois d'une manière que je n'aurai pas imaginé. Puisque je ne peut ôter de ma tête l'idée qu'on se ressemble, au delà de...
Puisque je suis certaine que c'est toi, mon alter-ego.

Dimanche 7 mars 2010 à 21:21

On n'a pas voulu me croire. Je jouais soi-disant les oiseaux de mauvaises augures. En réalité mon rôle s'apparentait plus à celui de Cassandre, même si je ne me savais pas avoir commis de crime de lèse-divinité pour mériter ce sort. Si je n'avais pas été aussi déçue, j'en aurais presque ri. Jaune. De cette satanée ironie. Moi qui savais pertinemment qu'on se berçait d'illusions, moi qui avait tenté de les dissuader, voulant éviter un massacre hautement prévisible, puis qui, finalement, devant l'enthousiasme général, s'était convaincue d'y croire aussi, afin de ne pas dénaturer ce bel optimisme. Après tout, qui sait, si on y croyait, peut-être que cela deviendrait possible.

Bam.

La réalité. En pleine face. Indiscutable. Et même un petit peu plus noire que prévue, comme pour se venger qu'on ait pu croire y échapper, même sur un sujet aussi insignifiant.

« Personne ne s'amuse. »

Nan, tu as raison, personne ne s'amuse. Mais tu as de la chance si tu le découvres seulement maintenant. Car il y a bien longtemps, pour ma part, que je ne m'amuse plus. Est-ce à cause de cela que je joue ? Qui sait ? Ca me tuerait, tout de même. De savoir que même ça, tu en es à l'origine. Un peu plus et je croyais au déterminisme, avec toi comme unique cause de tous mes comportements. Le pire est sûrement que je me sens être dans le vrai, et ça m'horrifie.

Mercredi 3 mars 2010 à 22:52

  • Mais pourquoi tu as fait ça ?

  • Je te parle ! Regarde-moi ! Pourquoi tu as fait ça ?

  • Je... je ne sais pas.

  • Genre. Tu es pathétique, vraiment.

  • En attendant moi je ne t'insulte pas.

  • Ne détournes pas le sujet. Ca ne marche plus. Ne souris pas avec cet air supérieur. T'es vraiment hallucinante. Dans cette situation, je sais pas moi, tu baisses les yeux, tu t'excuses, tu fais profil bas. Et non, toi t'es au dessus de ça, tu te rends pas compte ou quoi ?

  • Arrête, c'est gênant.

  • Encore heureux ! Franchement je me demandais si t'avais seulement conscience que c'était de toi qu'on parle.

  • Je n'ai rien à répondre...

  • Mais voyons ! Bordel, tu t'es vu ? Tu me snobes, me méprises, alors que tu es en tort ? Tu joues à quoi ? Tu n'as donc jamais fini de jouer ? Bientôt ça va être à moi de m'excuser, c'est ça ?

  • Si tu y tiens tant.

  • Mais tu te prends pour qui ? Bon, il vaut mieux que tu te taises, vraiment. Je n'en peux plus.

  • Très bien.

  • Tu as l'air satisfaite. Est-ce que tu te rends compte que tu n'es pas la gagnante ?   


    Je ne suis pas la gagnante. Je le sais. Mais regarde moi ! Je t'en supplie, regarde moi. Juste encore un fois. Redonne moi cette confiance que je lisais dans tes yeux. J'en ai tellement besoin, si tu savais. Il faut que tu me crois. Je me mettrai à genoux pour ça, si tu y croyais. Je me drogues à ton estime, me pique de l'image que tu as de moi. Tu me gardes la tête hors de l'eau car dans tes pensées je ne me noies pas. Tu ne peux pas te détourner de moi. Tu ne peux pas me laisser dans cet état !
    Sors moi de là ! Sors moi de moi !
    Mais mes lèvres ne prononceront jamais ses mots, mais jamais je n'arriverai à te dire combien je dépends de toi et de ton opinion, mais je n'ai jamais voulu apprendre à m'excuser. Et surtout je ne pourrai jamais te dire à quel point je tiens à toi.

    J'attendrai donc qu'il s'éloigne, j'attendrai donc qu'il ne puisse plus me voir, j'attendrai donc pour prendre mon poignet dans la bouche, j'attendrai donc pour étouffer en le mordant la rage de moi-même qui m'étreins.

     

     

     

     

     

Dimanche 3 janvier 2010 à 0:05

 Tu ne m'appelleras pas n'est-ce pas ?

Ben non, évidemment, ce serait beaucoup trop simple. C'est dommage. J'aurais fait semblant de ne pas vouloir que tu m'appelles, je n'aurais pas été trop froide, pour pas que tu ne devines que je me donne un genre, mais surtout pour ne pas te blesser dans ton amour propre, plus important qu'ils ne veulent bien le croire. Au contraire, j'aurais fait celle qui souffre atrocement mais qui tente vainement de le cacher, par un orgueil habituel et empoisonné. Je t'aurais fait culpabiliser par mes non-dits et mes hésitations, j'aurais oscillé entre confessions et dignité, avant de te dire que je ne voulais pas m'énerver contre toi, de peur de m'en vouloir après.

C'est dingue comme tu me crois toujours. Elle a raison, tu es fan de moi. D'habitude ça me désole, mais là je trouve ça plutôt jouissif. Enfin, pas tellement, sinon tu aurais appelé. Mais non. Non content de me faire une blague plus qu'idiote, tu t'enfonces ensuite en me l'expliquant. Alors que tu sais parfaitement que c'est ce qui m'énerve le plus au monde, pour preuve ton texto suivant, je cite « Je sais se tu avait compris Je te grand pas pour une conne ». Tiens, si on faisait un jeu, si on comptait les fautes contenues dans ton message ?

Oui je sais c'est bas, puéril même, mais faut bien que je me mette à ton niveau, tu écris comme un enfant de 8 ans, et encore je suis trop bonne, donc j'ai bien le droit d'employer les mêmes arguments qu'eux, non ? La provocation ne sert à rien, mais ce sont des mots que je retiens toujours, ou presque. Je me refuse à te montrer comment la colère me rend, parce que tu me connais assez pour comprendre que ce n'est pas du second degré et que si j'en suis à écrire ça c'est que j'ai dépassé un stade, chose dont je ne veux pas que tu saches pouvoir être à l'origine. Mais ce soir je ne suis plus sûre de ce que je dis. Si ça se trouve je t'idéalise totalement et tu n'as pas la moindre idée de tout ça. Qui sait maintenant ? Je fais passer le temps comme je peux en t'attendant.

Heureusement que tu ne liras jamais ça. Si ça arrive je nierai, de toute manière. Je suis la reine de la mauvais foi. Et avec toi également. T'en doutes tu seulement ?
C'est incompréhensible, mais quand on avoue aux gens que l'on ment au autres, ils ont toujours une fâcheuse tendance à croire qu'envers eux on est honnête. Tu n'a pas échappé à la règle. Mais il faut dire que j'ai tout fait pour effacer tes doutes, et que je ponctue cela d'une dose manifeste de mièvrerie trop ridicule pour que tu puisses penser qu'elle n'est pas sincère. Ne crois pas que je fais exprès, je ne suis ni si méchante ni si prétentieuse. Mon masque, à force de trop rester en place, a adhéré à ma peau. J'ai trop répété mon personnage pour ne pas adopter sa psychologie. Il est plus facile d'utiliser des répliques que de chercher la vérité en soi. Le programme se lance tout seul maintenant, comme des favoris difficiles à effacer. Et en plus, je me cherche des excuses...

Je crois que je vais éteindre mon portable, je ne peux attendre éternellement que tu ne te manifestes.

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