... et c'est moi que je perds.

"Fuis, on te suit. Suis, on te fuit." Qui n'a jamais entendu pareil conseil ? Toutes le répètent comme un mantra infaillible, que se soit dans des magazines telles que le Elle de ma grand-mère ou juste des copines de 16 ans, et ça semble être la règle clé de la séduction. Je ne dis pas que ça marche pas, même s'il ne faut pas parier sur cette technique à tous les coups, certains, jamais ceux de qui on l'aurait attendu, se montrant indifférents à ce jeu de je-me-donne-et-me-refuse.

Mais, franchement, et toutes mes excuses si vous trouvez que je véhicule un point de vue éculé et romantique (adjectif en passe de devenir dépréciatif, croyez moi), est-ce que c'est ça, aimer ? Est-ce que je me berce d'illusions en croyant que je pourrais trouver quelqu'un avec qui je suis bien, sans avoir en permanence l'attention braquée sur ses paroles, ses gestes, et les signes qu'ils trahissent, afin de les tourner à mon avantage pour me rendre irrésistible ? Aimons-nous l'autre, ou l'apparence qu'il nous donne de lui ?

Je ne dis pas que la séduction n'a rien d'attrayant, que ce n'est pas agréable de se sentir regardée, de voir que les autres cherchent à nous plaire. Mais seulement les gens (dont moi) semblent vouloir avoir aujourd'hui le beurre et l'argent du beurre. Jouer, mais aussi décrocher le plus beau des lots ? Est-ce qu'une histoire se basant déjà sur cette manipulation constante de l'autre peut réellement s'avérer amoureuse ? Il y a bien un moment où les masques sont ôtés, et même si le visage dessous n'est pas déplaisant, ne risquons-nous pas de nous montrer déçues de toute manière, sans savoir savourer ce qu'on possède, car on nous avait promis bien plus ? 

J'ai le regret de vous annoncer que je crois qu'il faille choisir...




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"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : "J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui."
Musset,
On ne badine pas avec l'amour