Tu ne m'appelleras pas n'est-ce pas ?
Ben non, évidemment, ce serait beaucoup trop simple. C'est dommage. J'aurais fait semblant de ne pas vouloir que tu m'appelles, je n'aurais pas été trop froide, pour pas que tu ne devines que je me donne un genre, mais surtout pour ne pas te blesser dans ton amour propre, plus important qu'ils ne veulent bien le croire. Au contraire, j'aurais fait celle qui souffre atrocement mais qui tente vainement de le cacher, par un orgueil habituel et empoisonné. Je t'aurais fait culpabiliser par mes non-dits et mes hésitations, j'aurais oscillé entre confessions et dignité, avant de te dire que je ne voulais pas m'énerver contre toi, de peur de m'en vouloir après.
Oui je sais c'est bas, puéril même, mais faut bien que je me mette à ton niveau, tu écris comme un enfant de 8 ans, et encore je suis trop bonne, donc j'ai bien le droit d'employer les mêmes arguments qu'eux, non ? La provocation ne sert à rien, mais ce sont des mots que je retiens toujours, ou presque. Je me refuse à te montrer comment la colère me rend, parce que tu me connais assez pour comprendre que ce n'est pas du second degré et que si j'en suis à écrire ça c'est que j'ai dépassé un stade, chose dont je ne veux pas que tu saches pouvoir être à l'origine. Mais ce soir je ne suis plus sûre de ce que je dis. Si ça se trouve je t'idéalise totalement et tu n'as pas la moindre idée de tout ça. Qui sait maintenant ? Je fais passer le temps comme je peux en t'attendant.
Heureusement que tu ne liras jamais ça. Si ça arrive je nierai, de toute manière. Je suis la reine de la mauvais foi. Et avec toi également. T'en doutes tu seulement ? C'est incompréhensible, mais quand on avoue aux gens que l'on ment au autres, ils ont toujours une fâcheuse tendance à croire qu'envers eux on est honnête. Tu n'a pas échappé à la règle. Mais il faut dire que j'ai tout fait pour effacer tes doutes, et que je ponctue cela d'une dose manifeste de mièvrerie trop ridicule pour que tu puisses penser qu'elle n'est pas sincère. Ne crois pas que je fais exprès, je ne suis ni si méchante ni si prétentieuse. Mon masque, à force de trop rester en place, a adhéré à ma peau. J'ai trop répété mon personnage pour ne pas adopter sa psychologie. Il est plus facile d'utiliser des répliques que de chercher la vérité en soi. Le programme se lance tout seul maintenant, comme des favoris difficiles à effacer. Et en plus, je me cherche des excuses...
Je crois que je vais éteindre mon portable, je ne peux attendre éternellement que tu ne te manifestes.
alors heu. fais gaffe, il m'a coursé, j'en ai joué et puis il s'est tiré. bon, okay, je vais le récupérer (il se rendra compte tot ou tard que sa nana est hypraconne) mais quand même. c'est trop se compliquer.
à partir du moment ou je l'aurai eu de nouveau, je vais tenter à chaque fois de ne pas fuir les prochains, histoire de ne pas leur courir après ensuite. 1/ courir c'est fatigant 2/même si la satisfaction est grande une fois que l'on est de nouveau dans le lit avec lui, hé ben le lendemain on le veut plus.
& donc (pour finir hein) on passe pour une pute et EN PLUS on se trouve trop niaise d'avoir idéalisé un type qui devient subitement con moche repoussant.
enfin voilà quoi, tu écris très bien