Dimanche 3 janvier 2010 à 0:05
Tu ne m'appelleras pas n'est-ce pas ?
Ben non, évidemment, ce serait beaucoup trop simple. C'est dommage. J'aurais fait semblant de ne pas vouloir que tu m'appelles, je n'aurais pas été trop froide, pour pas que tu ne devines que je me donne un genre, mais surtout pour ne pas te blesser dans ton amour propre, plus important qu'ils ne veulent bien le croire. Au contraire, j'aurais fait celle qui souffre atrocement mais qui tente vainement de le cacher, par un orgueil habituel et empoisonné. Je t'aurais fait culpabiliser par mes non-dits et mes hésitations, j'aurais oscillé entre confessions et dignité, avant de te dire que je ne voulais pas m'énerver contre toi, de peur de m'en vouloir après.
C'est dingue comme tu me crois toujours. Elle a raison, tu es fan de moi. D'habitude ça me désole, mais là je trouve ça plutôt jouissif. Enfin, pas tellement, sinon tu aurais appelé. Mais non. Non content de me faire une blague plus qu'idiote, tu t'enfonces ensuite en me l'expliquant. Alors que tu sais parfaitement que c'est ce qui m'énerve le plus au monde, pour preuve ton texto suivant, je cite « Je sais se tu avait compris Je te grand pas pour une conne ». Tiens, si on faisait un jeu, si on comptait les fautes contenues dans ton message ?
Oui je sais c'est bas, puéril même, mais faut bien que je me mette à ton niveau, tu écris comme un enfant de 8 ans, et encore je suis trop bonne, donc j'ai bien le droit d'employer les mêmes arguments qu'eux, non ? La provocation ne sert à rien, mais ce sont des mots que je retiens toujours, ou presque. Je me refuse à te montrer comment la colère me rend, parce que tu me connais assez pour comprendre que ce n'est pas du second degré et que si j'en suis à écrire ça c'est que j'ai dépassé un stade, chose dont je ne veux pas que tu saches pouvoir être à l'origine. Mais ce soir je ne suis plus sûre de ce que je dis. Si ça se trouve je t'idéalise totalement et tu n'as pas la moindre idée de tout ça. Qui sait maintenant ? Je fais passer le temps comme je peux en t'attendant.
Heureusement que tu ne liras jamais ça. Si ça arrive je nierai, de toute manière. Je suis la reine de la mauvais foi. Et avec toi également. T'en doutes tu seulement ? C'est incompréhensible, mais quand on avoue aux gens que l'on ment au autres, ils ont toujours une fâcheuse tendance à croire qu'envers eux on est honnête. Tu n'a pas échappé à la règle. Mais il faut dire que j'ai tout fait pour effacer tes doutes, et que je ponctue cela d'une dose manifeste de mièvrerie trop ridicule pour que tu puisses penser qu'elle n'est pas sincère. Ne crois pas que je fais exprès, je ne suis ni si méchante ni si prétentieuse. Mon masque, à force de trop rester en place, a adhéré à ma peau. J'ai trop répété mon personnage pour ne pas adopter sa psychologie. Il est plus facile d'utiliser des répliques que de chercher la vérité en soi. Le programme se lance tout seul maintenant, comme des favoris difficiles à effacer. Et en plus, je me cherche des excuses...
Je crois que je vais éteindre mon portable, je ne peux attendre éternellement que tu ne te manifestes.